Au péage de l’A68, au nord-est de Toulouse, une cinquantaine de militant·es de La voie est libre (LVEL), le collectif d’opposant·es à l’A69, l’autoroute Toulouse-Castres contestée, se retrouvent à 9 heures. Objectif, installer un barrage filtrant, sinon bloquant, sur cette voie qui relie, quelques kilomètres plus loin, l’A69 où le chantier se déploie.
À proximité directe des voies, gendarmes et militant·es ont en partage leurs… gilets jaunes sur le dos. Les négociations pour avoir la possibilité de bloquer ou filtrer une ou deux voies sont courtoises. Mais Alain, militant La Voie est libre (LVEL) de la première heure dresse un constat amer : « L’énervement est énorme. Quand on voit que c’est Lecornu qui a été nommé premier ministre, c’est un crachat à la figure ! Nous, on n’a jamais considéré que notre lutte était uniquement locale, c’est tout leur monde qu’on ne veut pas. Et cette nomination est un très mauvais signal… J’espère que ce qui se passe aujourd’hui n’est que le début d’une mèche qui va prendre. Il faudrait que ça se décoince du point de vue social et démocratique, mais c’est très difficile… »
Le ministre des transports du gouvernement Bayrou, Philippe Tabarot, s’est rendu sur le chantier de l’A69, vendredi 5 septembre et y a assuré que l’autoroute serait mise en service dans « douze à treize mois ».
La « loi de validation » autorisant l’A69 (malgré la décision de justice du 27 février qui a annulé les autorisations environnementales ayant permis le lancement des travaux) devait être validée et promulguée en septembre. La crise politique et gouvernementale change un peu la donne, offre un répit. « Ça ne va pas être une priorité du nouveau gouvernement », espère une militante.
Devant elle, des militants négocient avec un commandant de gendarmerie. Plus loin, les tambours de la fanfare LVEL résonnent, provoquant les klaxons amicaux d’automobilistes.
Repris du live de @mediapart (en accès libre) :
https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/100925/bloquons-tout-la-journee-de-mobilisation-du-10-septembre-en-direct