"L’un des quatre militants agressés samedi dernier à Brest est mon compagnon". Une fois n'est pas coutume, je partage un texte d'un élu, ici le député LFI Pierre-Yves Cadalen, qui dénonce une agression "politique et homophobe". La Bretagne, qui est la dernière région à ne pas avoir de maire et de député RN, est visée par l'extrême-droite et ses nervis. Quel beau texte, plein d'amour 🌈 ✊

#Politique#DirectAN#LFI#LGBTQIA#Violence#ExtremeDroite#Social#Lutte#Homophobie#Bretagne

J'imagine toutefois des jeunes personnes LGBT+ qui lisent ce texte, peut-étre habitant a Brest (ou j'ai fait mes études secondaires), a Bohars, Guilers ou Gouesnou. Lire que le député de leur circonscription est gay a sans doute un sens pour eux. Lire que les gays se défendent face aux
agressions de |'extréme-droite leur sera un motif d'espoir et de lutte. Et ce message vaut des plus jeunes aux plus vieux. Nous vivons toutes et tous ensemble. Les mémes qui vouent une haine aux
noirs, aux asiatiques, aux femmes, aux handicapés et aux arabes détestent les personnes LGBT. Ils se trouvent, comme Narcisse, piégés dans leur seul reflet avec lequel ils mourront, tristes et fanés. lls pensent qu'il y a des vies dispensables, ce qui est le fondement méme du sexisme, du
racisme et de I'homophobie.

Au contraire, nous nous trouvons, comme I'a trés bien écrit Edouard, du cété de la joie, du partage et de la camaraderie. Ainsi va la vie commune, la vie de toutes les vies, de tous les étres, la vie qui n'est pas nourrie de I'obsession du tri, et s'empare avec douceur du doux mot d'égalité, peu dissociable, comme le montre entre autres questions la condition homosexuelle, de la liberté. Quant a I'entraide et la solidarité, faisons I'effort qu'elle dépasse toutes les conditions particuliéres, non en exigeant que celles-ci soient tues, mais en les embrassant toutes pleinement. Comme s’en fait I'écho le beau vers de René Char : « Développez votre étrangeté
légitime ».
J'imagine toutefois des jeunes personnes LGBT+ qui lisent ce texte, peut-étre habitant a Brest (ou j'ai fait mes études secondaires), a Bohars, Guilers ou Gouesnou. Lire que le député de leur circonscription est gay a sans doute un sens pour eux. Lire que les gays se défendent face aux agressions de |'extréme-droite leur sera un motif d'espoir et de lutte. Et ce message vaut des plus jeunes aux plus vieux. Nous vivons toutes et tous ensemble. Les mémes qui vouent une haine aux noirs, aux asiatiques, aux femmes, aux handicapés et aux arabes détestent les personnes LGBT. Ils se trouvent, comme Narcisse, piégés dans leur seul reflet avec lequel ils mourront, tristes et fanés. lls pensent qu'il y a des vies dispensables, ce qui est le fondement méme du sexisme, du racisme et de I'homophobie. Au contraire, nous nous trouvons, comme I'a trés bien écrit Edouard, du cété de la joie, du partage et de la camaraderie. Ainsi va la vie commune, la vie de toutes les vies, de tous les étres, la vie qui n'est pas nourrie de I'obsession du tri, et s'empare avec douceur du doux mot d'égalité, peu dissociable, comme le montre entre autres questions la condition homosexuelle, de la liberté. Quant a I'entraide et la solidarité, faisons I'effort qu'elle dépasse toutes les conditions particuliéres, non en exigeant que celles-ci soient tues, mais en les embrassant toutes pleinement. Comme s’en fait I'écho le beau vers de René Char : « Développez votre étrangeté légitime ».

 Je dois de vous écrire ce texte a la lecture d'un magnifique ouvrage cet été, Réflexion sur la question gay, de Didier Eribon. Il y est question de I'histoire de la condition homosexuelle, et le secret y joue un role de premier plan. Dire son homosexualité, c'est interroger la norme générale de l'organisation des rapports sexuels, et il se trouve avec cela toujours quelques personnes pour se sentir menacées par ce simple fait qu'il existe des gays, des lesbiennes, des trans. L'injure est fondatrice d'un rapport a la société qui vous signifie trés tot, par la gêne comme par la brutalité directe, qu'il n'est pas socialement admis d'étre gay, que cela signifiera toujours une irréductible différence, un stigmate indépassable. Le premier rapport a la sexualité homosexuelle est donc un rapport de stupéfaction et d'incompréhension : pourquoi moi ? Cela passé, la vie, les désirs et les joies prennent le dessus, mais I'habitude du silence agit puissamment, a la façon d'une structure invisible, qui semble avoir toujours été la. Et cet horrible mot de « tolérance », comme s'il était du pouvoir de certaines vies d'en refuser ou en admettre d'autres, rode toujours. En politique, la crainte d'étre renvoyé a la condition homosexuelle ne tient pas seulement aux violences homophobes qu'elle suscite, mais aussi a celle d'étre enfermé dans une cause restreinte. S'y ajoute I'argument massue : c'est la vie privée, cela n'intéresse personne.
Je dois de vous écrire ce texte a la lecture d'un magnifique ouvrage cet été, Réflexion sur la question gay, de Didier Eribon. Il y est question de I'histoire de la condition homosexuelle, et le secret y joue un role de premier plan. Dire son homosexualité, c'est interroger la norme générale de l'organisation des rapports sexuels, et il se trouve avec cela toujours quelques personnes pour se sentir menacées par ce simple fait qu'il existe des gays, des lesbiennes, des trans. L'injure est fondatrice d'un rapport a la société qui vous signifie trés tot, par la gêne comme par la brutalité directe, qu'il n'est pas socialement admis d'étre gay, que cela signifiera toujours une irréductible différence, un stigmate indépassable. Le premier rapport a la sexualité homosexuelle est donc un rapport de stupéfaction et d'incompréhension : pourquoi moi ? Cela passé, la vie, les désirs et les joies prennent le dessus, mais I'habitude du silence agit puissamment, a la façon d'une structure invisible, qui semble avoir toujours été la. Et cet horrible mot de « tolérance », comme s'il était du pouvoir de certaines vies d'en refuser ou en admettre d'autres, rode toujours. En politique, la crainte d'étre renvoyé a la condition homosexuelle ne tient pas seulement aux violences homophobes qu'elle suscite, mais aussi a celle d'étre enfermé dans une cause restreinte. S'y ajoute I'argument massue : c'est la vie privée, cela n'intéresse personne.
Pierre-Yves Cadalen 
LETTRE OUVERTE
Edouard Edy, I'un des quatre militants agressés samedi dernier & Brest, est mon compagnon. Les misérables petits fascistes qui s'en sont pris a eux se sont particulierement acharnés sur sa personne. Je I'écris aujourd'hui pour que ces minables sachent qu'il n'y a la aucun secret, que leur violence ne s'abat pas sur un mur de silence, qui bien trop souvent entoure et a massivement enserré les
vies homosexuelles. Nos vies ne sont plus ainsi déterminées. Nous ne sommes jamais cachés de notre vie commune, mais je n'avais pour autant pas congu le besoin de I'écrire jusqu'ici : nous sommes dans une société au sein de laquelle I'hnomophobie a massivement reculé. Personne ne dit donc que le compagnon du député a été agressé, ce qui ajoute une information importante sur la motivation et le ciblage du groupe en question. Les amis envoient des messages
personnels, d'autres viennent de quelques camarades attentionnés, compagnons de luttes pour les droits sociaux depuis des années. Si nous ne réclamons d'évidence aucun statut particulier, et c'est tant mieux, pour le conjoint d'un élu, il est évident que L’agression du concubin ou de la femme d'un maire, d'un adjoint ou d'une vice-présidente de la métropole aurait connu un écho plus puissant. Cet élément a été versé a la plainte. Il est rendu public par ce texte. Je souhaite donc aujourd'hui que cela soit connu, et partagé.
Pierre-Yves Cadalen LETTRE OUVERTE Edouard Edy, I'un des quatre militants agressés samedi dernier & Brest, est mon compagnon. Les misérables petits fascistes qui s'en sont pris a eux se sont particulierement acharnés sur sa personne. Je I'écris aujourd'hui pour que ces minables sachent qu'il n'y a la aucun secret, que leur violence ne s'abat pas sur un mur de silence, qui bien trop souvent entoure et a massivement enserré les vies homosexuelles. Nos vies ne sont plus ainsi déterminées. Nous ne sommes jamais cachés de notre vie commune, mais je n'avais pour autant pas congu le besoin de I'écrire jusqu'ici : nous sommes dans une société au sein de laquelle I'hnomophobie a massivement reculé. Personne ne dit donc que le compagnon du député a été agressé, ce qui ajoute une information importante sur la motivation et le ciblage du groupe en question. Les amis envoient des messages personnels, d'autres viennent de quelques camarades attentionnés, compagnons de luttes pour les droits sociaux depuis des années. Si nous ne réclamons d'évidence aucun statut particulier, et c'est tant mieux, pour le conjoint d'un élu, il est évident que L’agression du concubin ou de la femme d'un maire, d'un adjoint ou d'une vice-présidente de la métropole aurait connu un écho plus puissant. Cet élément a été versé a la plainte. Il est rendu public par ce texte. Je souhaite donc aujourd'hui que cela soit connu, et partagé.