Je déteste l'ouvriérisme et les fantasmes sur le prolétariat.
Principalement parce que ces visions enferment les classes populaires dans des oppressions et des clichés néfastes.

Les discours qui bandent le travail difficile, éreintant et avilissant et qui le considèrent comme quelque chose de normal freinent les luttes sociales parce que "Vrai travailleur pue la sueur et doit être fatigué à la fin de la journée". Pourquoi se plaindre d'être exploité'e quand ton exploitation est quasiment naturelle ?
(Et évidemment il y a un énorme fond sexiste, viriliste et validiste)

Ces visions portent également en elles un conservatisme politique insultant : quand on considère que les" vrais prolos regardent les émissions de merde à la tv ou ne comprennent pas les subtilités de l'histoire", on est complètement dans du mépris de classe. On considère que la connerie et la beaufitude sont des valeurs positives et que nos classes sociales ne peuvent pas et ne doivent pas s'ouvrir à moindre idée nouvelle.

À propos du conservatisme lié à l'ouvriérisme, on peut noter qu'il sert régulièrement de pont vers les idées d'extrême droite puisque beaucoup de politiques justifient leur ratissage à droite (et leurs takes puantes) en invoquant des thématiques qui seraient défendus par les prolos.

À noter que même si certaines personnes précaires et prolos participent à maintenir ces fantasmes, ce sont souvent des cadres politiques (donc éloigné'es du precariat et du prolétariat) qui diffusent et défendent cet ouvriérisme passéiste.

Il n'y a rien d'étonnant à voir notre camp social galèrer quand une partie des gens qui le compose (et surtout une partie qui détient les moyens de production de la pensée) refuse qu'on se définisse autrement que par le spectre du travail chiant et nous impose l'anti intellectualisme comme une valeur rebelle.

#Pol #Gauche

nev rants about how "working class" is still not the lowest class

Tangent on above post: so much Marxist rhetoric seems hopelessly stuck in the 19th century, before the advent of the welfare state, the financialization of housing, deinstitutionalization of mentally ill people, etc.

From my personal standpoint (urban affairs, affordable housing, "preferential option for the poor"), both the Marxist thing for "workers" and the pro-developer YIMBYs who think only supply can alleviate the housing crisis ignore the vast number of people on disability or other social assistance ("welfare"), or chronically homeless, or asylum seekers and refugees, who are shut out of the labour market entirely and to whom the regular rules of markets, supply and demand, etc., do not apply.

There are people who will never be able to earn a living wage, because they cannot work, because their wages get clawed back, because they are excluded from the job market by discrimination or law or simple logistics; you could put a hundred thousand units on the market and they will still never be able to afford an apartment because they get, say, $800-$1000 a month and the market alone cannot drive down the prices that far. It takes subsidies, systematic reform of policy and programs, etc.

Like if you want to convince me you prioritize those with the least in our society you need to actually do it. At least talk about it? Please?